La thématique et la participation de près d’une centaine d’acteurs de l’Histoire et du Patrimoine permettent de proposer un large panel d’animations accessibles aux plus jeunes comme aux plus fervents passionnés d’Histoire : visite-guidées, démonstrations, ateliers, reconstitutions, déambulations, conférences et expositions. Les sujets des conférences autour du lien entre l’Homme et la forêt touchèrent de larges thématiques et ne sont pas encore toutes disponibles en rediffusion. Cependant, à l’occasion des printemps de l’archéologie, nous vous proposons de retrouver les conférences liées à cette matière s’étant tenues durant ces journées.
“Un siècle après la fin de la Grande Guerre, quel est l’héritage présent en milieu forestier ?”
Par Frédéric STEINBACH, ingénieur forestier à l’agence de l’Office National des Forêts de Bar-le-Duc, correspondant ONF Patrimoine historique.
“La Première Guerre Mondiale, du fait des combats meurtriers qui se sont succédés a profondément meurtri les sols et sous-sols de la Région Grand-Est. Au lendemain du conflit, l’Etat, en créant les « zones rouges », a permis de sanctuariser une partie de ces vestiges, notamment en confiant le boisement de ces terrains à l’administration des Eaux et Forêts. Si les zones d’affrontements, bien identifiées, sont encore aujourd’hui présentes dans la mémoire collective de nos concitoyens, il n’en est pas de même pour les structures de l’arrière. Or, les nouvelles réflexions et axes d’études engagés à l’approche du centenaire se sont distanciés du volet « guerrier » de ce conflit, pour l’aborder sous d’autres angles, dont l’organisation des arrières fronts. Ce faisant, de nombreux territoires ont alors découvert un patrimoine tombé dans l’oubli. Les nouvelles technologies, tel les relevés Lidar ont également permis de révéler des vestiges oubliés tout en nous offrant une vision actualisée de ces palimpsestes. Un siècle après la fin de ce conflit, de nombreux vestiges sont parvenus jusqu’à nous, dans des états de conservations très divers, imposant aux forestiers leur prise en compte dans la gestion quotidienne au titre de la préservation du patrimoine.”
“Recherches archéologiques et gestion forestière en forêt domaniale de Saint-Quirin”
Par Dominique HECKENBENNER, présidente de l’Association pour la Recherche Archéologique au Pays de Sarrebourg.
“Les fouilles et prospections en forêt domaniale de Saint-Quirin ont révélé la présence de nombreux vestiges de l’époque gallo-romaine, du Moyen Âge et de la période moderne (parcellaires fossiles, hameaux, nécropoles, sanctuaires, carrières, châteaux, villages disparus, charbonnières…). La plupart sont situés sur les plateaux entre 400 et 500 m. Ils sont généralement bien conservés sous le couvert forestier qui les a protégés depuis plusieurs centaines d’années. Cependant ils sont très peu enterrés et ils sont de ce fait très fragiles. Si l’un d’eux, le site de la Croix Guillaume, est protégé MH et a été mis en valeur, les autres sont menacés par l’exploitation forestière.
Depuis quelques années, nous avons donc mis en place avec l’Office National des forêts un protocole qui nous permet d’intervenir en amont. Concrètement l’ONF, nous fournit la liste des parcelles qui feront l’objet d’une exploitation et nous axons nos prospections sur ces parcelles. Un système de marquage et une cartographie permettent de localiser les sites à protéger et de ne pas faire passer d’engins forestiers sur les zones sensibles. Ainsi un débardage à cheval a été réalisé en 2017 à l’emplacement d’un chemin gallo-romain.”
“La forêt une ressource alimentaire”
Par Philippe MASSON, docteur en Histoire Moderne, chargé d’enseignement à l’Université de Lorraine
Il s’agira d’évoquer comment à travers les âges, de l’antiquité aux temps contemporains, la forêt fut utilisée par les populations comme un espace servant de réserve alimentaire, avec un usage distinct selon les classes sociales. Sur ce sujet, si la Région Grand Est ne présente pas de caractéristiques singulières, elle est représentative d’un usage généralisé.