Le samedi 23 septembre 2023
17h00 à 19h00
Conférence
Lorsqu’en 1642 Sedan retourne dans le giron français, la principauté compte une grande majorité de protestants parmi les sujets du roi qui y vivent. En plus de renforcer la place forte stratégique sur la frontière la plus exposée du royaume de France, le gouverneur Fabert est chargé d’accompagner le retour progressif des réformés vers l’Église catholique. Tandis qu’il s’y attèle avec prudence et un relatif succès l’espace d’une vingtaine d’années, préférant la négociation bienveillante à une coercition implacable, à sa suite la situation se tend sévèrement. La décennie 1660 est en effet à la fois celle du début du règne personnel de Louis XIV et de la promotion de La Bourlie au gouvernement sedanais. La politique que ce dernier mène alors avec zèle respectant, voire même surclassant, les directives royales, marque une rupture nette avec celle de son prédécesseur.
La Révocation de l’édit de Nantes survenue en 1685 après une accumulation extraordinaire de vexations en tous genres, pousse les protestants qui vivent en France vers la clandestinité. Alors que la pratique de leur culte est dès lors interdite, débute pour eux la période dite du Désert au cours de laquelle ils sont réduits au silence et obligés de vivre contrairement à leurs convictions. À Sedan plus particulièrement, les réformés encore nombreux et bénéficiant de la proximité de la frontière, sont victimes d’actes de brutalité divers, contraints d’abjurer ou de fuir au péril de leur vie, tandis que les derniers vestiges de leur âge d’or, le grand temple en tête, sont un à un ruinés. Devant cette situation périlleuse, les protestants font toutefois preuve de résilience et mettent en place des stratagèmes qui leur permettent, parfois avec la connivence des autorités, de continuer à vivre leur religion le plus discrètement et le plus puissamment possible.
Entrée gratuite