Du lundi 11 mars 2024
Au dimanche 30 juin 2024
17h00 à 18h00
impasse Nicolas Rohr, Sarreguemines et FRANCAS, rue de la Cité, Sarreguemines.
57200 Sarreguemines
Atelier pédagogique Exposition Spectacle ou animation
POURQUOI LE MYTHE DE LA FEMME SERPENT ET DE MELUSINE ?
L’autre tapisserie de Bayeux !!
Autrefois, l’éducation des jeunes passait par le filtre de mythes immémoriaux, de rituels vécus au sein du calendrier des traditions et de rites de passage ; ces derniers avaient toujours lieu aux confins du territoire. Les images diffusées représentaient un livre ouvert sur un imaginaire fantastique.
Tous les mythes avaient la vertu de diffuser à des jeunes (des Non-Nés en langage ethnologique, des êtres pas encore entiers) un système de valeurs très puissantes et de contribuer à construire l’individu, tout en forgeant son caractère sur des bases solides.
Dans le cas du rite de passage, comme ce fut le cas dans l’Amour Courtois du 12e s ou dans le mythe germanique de Siegfrid/Sigurdr, le but visé devient même de laisser s’effacer (mourir) l’être immature pour laisser advenir l’homme nouveau, une personne équilibrée, qui ne serait pas le jouet de ses propres émotions.
Pour cela, même dans une société patriarcale, un attribut féminin extrêmement ancien, archaïque, entre en scène ; dans le cas qui nous intéresse il s’agit d’une Femme-Dragon, (et non une sirène !).
Or la Moselle, et le reste de la Lorraine également, est très gâtée en occurrences relatives à ce thème. Même l’histoire de Clément à Metz avec le Graoully (l’un des nombreux Goules ou Gargoule qu’on retrouve ailleurs en France) n’est qu’une déclinaison du même sujet ; mais cette fois le dragon est masculin et il demande en sacrifice une princesse, pour la dévorer (en fait pour s’accoupler avec elle et faire naître de petits dragons !). Et le personnage de Clément ne fait alors que prendre la relève du chevalier, du héros qui va vaincre le dragon ; adversaire et non ennemi.
Or, l’un des nombreux enseignements est qu’on ne peut vaincre le dragon uniquement par la force masculine, la brutalité ; mais qu’il faut y ajouter une dose de subtilité féminine. Ainsi, le dragon/serpent, qui n’est finalement qu’une énergie non encore maîtrisée (nos passions), ne s’attrape pas avec des chaînes mais avec un fil de laine, un fil de soie, nous disent les légendes lorraines… ou avec l’étole de l’évêque Clément.
Mélusine, quant à elle, touche à la question de l’interdit, le grand tabou, qu’il ne faut en aucun cas enfreindre (codes faisant société), au risque de terribles conséquences, comme la stérilité de la contrée (notre âme, le collectif), et le poids de la parole donnée. Ou comment l’homme peut atteindre son Humanité (s’élever au rang de la Divinité qu’est la fée) en s’unissant à Mélusine, tout en domptant son Animalité (en lui donnant une juste place).
Tout un cheminement d’éducation pour des enfants et des jeunes d’aujourd’hui !
Alors, qu’attendons-nous pour faire revivre ces enseignements de tous temps, et d’une actualité brûlante.
PUBLIC : Nous pensons que cette action peut être proposée pour des publics hors temps scolaire dès la niveau de CE2, jusqu’au CM2. Eventuellement pour des niveaux 6e de collège dans un autre cadre.
Le projet se déploierait en contexte extra ou périscolaire, avec un même groupe tout le long.
La cible est donc : enfants de 7-8 ans ou pré-adolescents d’environ 10 ans, impliqués dans les Périscolaires des FRANCAS et les actions du Centre Socio Culturel.
Les parents pourront être associés au moment de la livraison de la production, sous une forme qui pourra être élaborée ensemble : visite contée par le public, …
PHASE CONTEE : CREATION :
Comment aborder un mythe sans d’abord raconter une histoire ? Donc, tout devra commencer par un atelier Conte qui proposera un imaginaire autour de l’une des versions locales de l’histoire Mélusine : Hellering, Saint Avold, Cocheren/Hérapel, Lutzelbourg.
En référence à la dernière page du dossier, nous pensons ensuite qu’il sera judicieux, avec des mots accessibles au public de partager quelques clés autour du Sens (lors d’une seconde séance) du mythe. Nous avons déjà eu la chance de tester cette approche avec le public des Francas et du Centre Socio Culturel, à l’occasion de la manifestation Chasse Sauvage à l’automne 2022, et sommes donc confiants sur notre capacité, avec les animateurs, à « embarquer » les enfants et à nourrir leur imaginaire. Les mêmes espaces que précédemment pourront être mis à profit : salle de repos, lieu sombre, enfants installés confortablement au sol sur des coussins ou des tapis, lumières d’ambiance, odeurs, accessoires, … Une fois le thème devenu quelque peu familier, nous pouvons ouvrir la phase de création.
UNE FRISE NARRATIVE PERMANENTE :
Le projet intègrera d’office la livraison d’un résultat fini qui aura la forme d’une bâche en texture tissée de 4 mètres, sur laquelle seront imprimés les dessins originaux croqués par un artiste et la trame narrative construite avec le public.
Afin d’y parvenir, nous aurons besoin de conduire avec le public environ 5 séances d’écriture, dans lesquelles nous découperons le mythe en mythèmes, c’est-à-dire en épisodes articulés indispensables à la cohérence d’ensemble. Pour chaque épisode, nous présenterons différentes versions, et donc différentes possibilités de dérouler le mythe. Ce sont les participants qui décideront de la direction donnée à chaque épisode. Mais en veillant toujours à ne pas perdre en route le Sens mythique, l’ossature, et en conservant une logique d’ensemble.
Nous avancerons ainsi étape par étape pour forger un récit complet qui appartiendra aux participants.
Un dessinateur concevra 10 dessins illustrant le texte. Un graphiste exécutera la mise en page. Un imprimeur fixera la création sur un support qui pourra être fixé à un mur de la structure.
Vous découvrirez dans la présentation de l’artiste franco-colombien Juan Diégo Poveda une ébauche du personnage de Mélusine qu’il nous propose.