« Sanctifié par la population et l’église locale, saint Gond ne l’a jamais été par Rome. Son cas n’est pas exceptionnel, il est même habituel pour l’époque. Son nom figure au « Propre » du diocèse de Châlons, qui place sa fête le 26 mai (date supposée de son décès en l’an 690), mais pas au Sanctuaire romain.
Selon la source que l’on consulte, sa vie est mal ou trop connue. En effet, les sources historiquement fiables sont peu nombreuses, mais sa Vie regorge de détails. Détails communs avec de nombreuses autres Vies de saints de l’époque qui peuvent être rapprochées d’une forme de légende (Légende dorée) et qui contiennent des « épisodes » typiques et incontournables. Nous suivrons ce saint local à travers différentes étapes de sa vie en nous efforçant de dégager le réel de l’imaginaire hagiographique : sa naissance dans la proximité de la cour royale ; son retrait à l’abbaye de Romainmôtier avec son oncle, le futur saint Wandrille ; leur installation en Normandie où ils fondent l’abbaye de Fontenelle ; son voyage à Rome auprès du pape Vitalien pour obtenir les reliques nécessaires à la consécration de l’abbaye ; enfin, son établissement comme ermite, au nord de Sézanne, dans une région marécageuse.