Conrad Wahn, architecte et urbaniste méconnu à Metz (1875-1919)

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Conférence

mi et contemporain de Paul Tornow avec qui il a d’ailleurs travaillé à Saint Etienne de Metz, le discret Conrad Wahn n’a pas connu la notoriété parfois sulfureuse de l’architecte de la cathédrale. Chargé des constructions religieuses en Lorraine annexée, Conrad Wahn est pourtant à l’origine de la restauration et de la construction d’un très grand nombre d’églises mosellanes dans les styles néo médiévaux en usage à l’époque.

A Metz où Wahn, bilingue, s’intégra rapidement, il fut responsable de la construction des principaux équipements érigés dans la ville ancienne. Il appliqua sur les écoles primaires et les écoles supérieures, bâties selon les normes les plus modernes, les styles historiques qui permettaient de les distinguer les unes des autres ; il fit aménager sur ses plans salles de sports, abattoirs, promenades et espaces verts et projeta même un nouvel hôpital civil de grande envergure.

Emule de Viollet-le Duc, il restaura avec panache la pauvre tour étêtée de Saint-Martin et surtout redonna, à la vieille église Sainte-Ségolène, dans le plus grand respect de son style initial, une place éminente dans le paysage urbain. Malgré son amour de l’art gothique, il dut se subordonner aux désirs de Guillaume II lorsqu’il fut chargé, comme architecte municipal, de la construction du Temple Neuf dont il fit un grandiose monument néo roman.

Le travail d’urbaniste de Conrad Wahn mérite surtout de rester à la postérité. En effet, c’est à lui que l’on doit le programme et le plan, sur terrain vierge, de l’extension urbaine de Metz vers le sud, quartier qui devint la Neustadt. La qualité et la modernité de son projet inachevé le firent d’ailleurs continuer de 1919 à 1939 alors que les Allemands et Conrad Wahn aveint quitté Metz

« Rast ich, rost ich » était la formule qu’avait adoptée cet infatigable travailleur qui a métamorphosé la ville. Il a bien mérité que l’on donne son nom à une nouvelle voie du nouveau quartier.