Le vendredi 24 mai 2019
18h00 à 20h00
Conférence
Le mot forêt vient du latin « sylva », qui apparait plus de 60 fois dans le récit de la Guerre des Gaules de Jules CÉSAR. Si l’image d’Épinal d’une Gaule recouverte presque entièrement de forêt est récente et se développe en grande partie au XIXe siècle, ce mythe va perdurer tout au long du XXe siècle et ce jusqu’à nos jours. Les récentes découvertes faites depuis quelques décennies et les sciences annexes à l’archéologie (palynologie, xylologie, dendrochronologie etc.) ont largement contribué à changer cette image du gaulois vivant dans des huttes au milieu de la forêt ! Les productions « gauloises » en bois sont nombreuses et consommatrices de milliers de stères de bois : construction de remparts ceinturant les oppida, construction de maisons individuelles ou d’édifices communautaires (sanctuaires, hémicycles, ponts etc.), bois de chauffage ou pour les activités artisanales (la forge, l’orfèvrerie, le travail du verre, le tournage sur bois, la charronnerie etc.), armes de combat (lances, javelines, boucliers etc.). La forêt est une ressource primordiale pour ces peuples de l’Antiquité qui apporte la matière première, le bois, et certaines essences spécifiques à la construction de navires par exemples. Certaines forêts sont mentionnées par les auteurs antiques comme par exemple la forêt des Vosges, où celle des Carnutes où se déroulaient des cérémonies druidiques annuelles. La forêt Hercynienne abriterait d’étranges animaux dont le célèbre dahu ! D’autres forêts serviraient de demeures pour des divinités « gauloises » au coeur de véritables bois sacrés entourés d’enclos, comme chez les Voconces et leur culte à la déesse Bélisama. D’autres bois sacrés sont mentionnés par les textes non loin de l’Antique Marseille, Massillia ! L’archéologie permet de découvrir des enclos sacrés, qui sont de véritables sanctuaires guerriers comme par exemple celui de Gournay-sur-Aronde (Oise) chez les Bellovaques!
Conférence réalisée par Jérémy Gracio, archéologue et président de l’association Sentiers d’Histoires.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles